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  En religion le père Henri-Dominique Lacordaire, né le 
		12 mai		1802à		Recey-sur-Ource (Côte-d'Or), 
		mort le 
		21 novembre
		1861à		Soréze (Tarn), 
		est un religieux, prédicateur, journaliste et 		homme politique
		français. 
		Restaurateur en France de l'Ordre 
		des Prêcheurs (dominicains), il est 
		considéré aujourd'hui comme l'un des précurseurs du catholicisme moderne. 
  
			  
			
				
					
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Fils d'un ancien médecin de la marine française, 
		Henri Lacordaire fut élevé à
		Dijon par sa mère, Anne Dugied, fille 
		d'un avocat au parlement de Bourgogne, précocement veuve - son mari 
		décède en 1806. Il avait trois frères, dont l'un fut l'entomologiste 
		Théodore Lacordaire. Bien qu'élevé dans 
		la foi catholique, il s'en éloigna pendant ses études au lycée de Dijon. 
		Il étudia ensuite le droit, se destinant à la carrière d'avocat, et se 
		signala par ses qualités d'orateur au sein de la Société d'études de 
		Dijon, un cercle politique et littéraire réunissant la jeunesse 
		royaliste de la ville, où il découvrit les théories ultramontaines de 
		Bonald, 		de Maistre, 		Félicité de Lamennais. 
  
 Sous leur 
		influence, Lacordaire renonça peu à peu aux idées des 
		encyclopédistes et au rousseauisme, conservant cependant un 
		amour profond et sincère de la liberté et des idéaux révolutionnaires de 
		1789. 
		
		En 1822, il partit pour Paris afin d'effectuer 
		son stage d'avocat. Grâce à l'appui du président Riambourg, un ami de sa 
		famille, il entra chez M. Mourre, 
		procureur général. Bien que trop jeune 
		selon la loi pour plaider, il passa outre, et plaida avec succès à plusieurs reprises en 
		cour d'assises, suscitant l'intérêt du 
		grand avocat libéral Berryer. 						 | 
						
						 
				  
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Cependant, malgré les perspectives d'une carrière 
  brillante, il s'ennuyait et se sentait isolé à Paris, dont les 
  distractions ne le séduisaient guère. À l'issue d'une longue période de 
  doutes et d'interrogations, il se convertit au printemps 1824, et décida 
  aussitôt d'être prêtre. 
		Grâce au soutien de 
		Monseigneur de Quélen, l'archevêque 
		de Paris, qui lui accorda une bourse, et malgré les fortes 
		réticences de sa mère et de ses amis, il entra le 12 mai 1824 au séminaire Saint-Sulpice,à
		Issy, puis, à partir de 1826, à Paris, 
		où l'enseignement, d'une qualité généralement médiocre, ne convenait 
		guère à sa formation antérieure, à son caractère et à ses idées 
		libérales. Il écrivit même plus tard que : « Ceux qui se souviennent de 
		m'avoir observé au séminaire, savent qu'ils ont eu plusieurs fois la 
		tentation de me prendre pour un fou. » 
			
				
					
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		 Son expérience de séminariste 
		inspira 
		Sainte-Beuve, pour son roman Volupté. 
		À Saint-Sulpice, il se lia avec le duc de Rohan-Chabot, futur cardinal-archevêque de Besançon, qui 
		lui conseilla d'entrer dans la 
		Compagnie de Jésus. Finalement, grâce à 
		son insistance, et après de longues hésitations de ses supérieurs,
		il fut ordonné prêtre le 
		22 septembre
		1827 par Monseigneur de Quélen. Celui-ci, après avoir songé à le nommer à la Madeleine ouà
		Saint-Sulpice, lui confia finalement la 
		modeste tâche de chapelain d'un couvent de visitandines, et, l'année suivante, la 
		charge de second aumônier du 
		lycée Henri-IV. Cette expérience 
		confirma à ses yeux l'inéluctable déchristianisation de la jeunesse 
		française confiée à l'enseignement public, dont lui-même avait fait 
		partie.En janvier 1834, sur la 
		proposition du jeune 
		Frédéric Ozanam, le fondateur de 
		l'œuvre charitable de la 
		Société de Saint Vincent de Paul, qu'il 
		connaissait depuis peu, l'abbé Lacordaire commença une série de 
		conférences au 
		collège Stanislas, qui rencontrèrent un 
		très grand succès, au-delà même des étudiants. Mais l'omniprésence dans 
		ces discours du thème de la liberté, qu'on soupçonna de pervertir la 
		jeunesse, déclencha des critiques. Les conférences furent donc 
		suspendues.   | 
						
		
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		Cependant,
		Monseigneur de Quélen, l'archevêque de 
		Paris, affirma son soutien à Lacordaire, et lui demanda de prêcher en 
		1835 pour le 
		Carême à la 
		cathédrale Notre-Dame de Paris, dans le 
		cadre des Conférences de Notre-Dame, spécialement destinées à 
		l'initiation de la jeunesse au christianisme, elles aussi fondées à la 
		demande d'Ozanam. La première conférence de Lacordaire eut lieu le 8 
		mars 1835. En raison du succès immédiat rencontré par ses prédications, 
		il poursuivit l'expérience l'année suivante. De fait, les Conférences 
		de Notre-Dame de Lacordaire, où celui-ci mêlait avec exaltation 
		religion, philosophie, poésie, représentaient un renouvellement original 
		de l'éloquence sacrée traditionnelle. 
		 
    Mais en 1836, face tant au succès considérable qu'aux 
		attaques violentes dont il était l'objet, notamment sur ses faiblesses 
		théologiques, et après le décès de sa 
		mère, Lacordaire, conscient de la nécessité pour lui d'acquérir des 
		connaissances plus solides, ainsi que des soutiens plus fermes, se 
		retira à Rome, où il étudia alors chez les 
		jésuites. Il y publia sa Lettre sur 
		le Saint-Siège, où il réaffirmait avec force ses positions 
		ultramontaines, insistant sur la primauté du pape, pontife romain, 
		« dépositaire un et permanent, […] organe suprême de la parole 
		évangélique et source inviolable de la communion universelle » sur les 
		évêques. Ce texte le brouilla avec Monseigneur de Quélen, gallican 
		sincère. 
 		 
		En 1837, conforté par l'exemple 
						de 
		  dom Guéranger et de la 
						restauration des 		  bénédictins, Lacordaire 
						surmonta ses réticences initiales, la peur d'aliéner sa 
						liberté sous la règle d'un ordre religieux, et résolut 
						d'entrer chez les dominicains, dont il 
						décida de rétablir l'ordre en France. En effet, l'Ordre 
						des Prêcheurs, créé en 1215 par 
		  Dominique de Guzmán, 
						avait été supprimé en France en 1790. Henri Lacordaire 
						choisit cet ordre médiéval en raison de la vocation de 
						l'ordre dominicain, qui est d'enseigner et de prêcher, 
						afin de renouveler de l'intérieur et de rechristianiser 
						la société de son temps. La souplesse des constitutions 
						de l'Ordre, son organisation interne démocratique 
											et élective, sa « flexibilité 
							  incroyable »[1], 
											l'avaient également séduit. 
							
								
									
										
											
											  
											   Enfin, 
											pour lui, l'appartenance à un tel 
											ordre offrait une grande liberté à 
											l'égard de l'épiscopat français, de 
											ses querelles et prises de positions 
											politiques. 
											
											  
											Dans cette 
											entreprise de restauration, 
											Lacordaire fut soutenu par le pape											
											Grégoire XVI, 
											et par le maître général des 
											dominicains, le père Ancarani, qui 
											lui offrit l'usage du couvent romain 
											de Sainte-Sabine, 
											pour établir le premier noviciat des dominicains français. En 
											septembre 1838, Lacordaire retourna 
											en France, afin de trouver des 
											candidats au noviciat, et des 
											soutiens dans sa démarche. Il passa 
											à cet effet une annonce dans le 
											journal 
											l'Univers, 
											et, dans son Mémoire pour le 
											rétablissement en France des Frères 
											Prêcheurs (1839), largement 
											diffusé, en appela avec éloquence, 
											et d'une manière extrêmement 
											moderne, à l'opinion 
											publique, au peuple 
											français, et à son respect des 
											droits de 
											l'homme, pour soutenir la 											liberté 
											religieuse et la 
											liberté 
											d'association.  
											  
									 
								 
							 
							
							  Le mémoire commençait ainsi 
							
							   
      « Mon pays, 
Pendant que vous poursuivez avec joie et douleur la 
							formation de la société moderne, un de vos enfants 
							nouveaux, chrétien par la foi, prêtre par l'onction 
							traditionnelle de l'Église catholique, vient 
							réclamer de vous sa part dans les libertés que vous 
							avez conquises, et que lui-même a payées […] Je 
							m'adresse à une autorité qui est la reine du monde, 
							qui de temps immémorial, a proscrit les lois, en a 
							fait d'autres, de qui les chartes elles-mêmes 
							dépendent, et dont les arrêts, méconnus un jour, 
							finissent tôt ou tard par s'exécuter. C'est à 
							l'opinion publique que je demande protection et je 
							la demande contre elle-même, s'il en est besoin. » 
						 
						
						  pour démontrer l'inutilité de la 
						législation anti-religieuse mise en place par les 
						révolutionnaires français, Lacordaire y soulignait les 
						évolutions de la vie religieuse, montrant qu'au 
						XIXe siècle, il était 
						désormais inconcevable d'entrer dans les ordres sous la 
						contrainte, contrairement aux pratiques qui avaient eu 
						cours avant la 
						Révolution française. 
						D'autre part, selon lui, les vœux religieux ne 
						s'opposaient pas aux principes fondateurs de la 
						Révolution : d'abord, le vœu d'obéissance n'était que la 
						plus haute expression de la liberté, en tant qu'il 
						s'agissait de l'obéissance consentie à des supérieurs 
						librement élus, dont les décisions étaient strictement 
						bornées par les statuts de l'Ordre, évitant ainsi tout 
						abus de pouvoir. Quant au vœu de pauvreté, il rejoignait 
						selon lui les idéaux révolutionnaires d'égalité 
						et de fraternité. 
						
						  Le 9 avril 1839, Henri Lacordaire 
						prit l'habit dominicain au couvent de la Minerve, à Rome, et 
						reçut alors le nom de Dominique. Un an plus tard, le 12 avril 1840, après une année 
						de noviciat à La Quercia, près de Viterbe, durant 
						laquelle il écrivit sa Vie de saint Dominique, il 
						prononça ses vœux à la Minerve. Il poursuivit ensuite 
						ses études de théologie à
						Sainte-Sabine, où son 
						portrait fut peint par 
						Théodore Chassériau, 
						portrait parfois considéré comme l'un des chefs-d'œuvre 
						de son auteur. À propos de cette œuvre, Lacordaire 
						écrivit alors à Madame Swetchine que : « M. Chassériau, 
						jeune peintre de talent, m'a demandé avec instance de 
						faire mon portrait. Il m'a peint en dominicain, sous le 
						cloître de Sainte-Sabine ; on est généralement satisfait 
						de cette peinture, quoiqu'elle me donne un aspect un peu 
						austère. »[2] 
						 		 
						
						  En 1841, il retourna en France, 
						portant l'habit dominicain, théoriquement illégal selon 
						les lois révolutionnaires, et, le 14 février 1841, 
						prêcha avec succès à Notre-Dame. 
    Continuant ses prédications à Paris, et à travers toute la 
						France, Lacordaire entreprit la fondation de plusieurs 
						couvents : la première maison de la restauration de 
						l'Ordre en France fut établie à
						Nancy en 1843, suivie 
						du noviciat à
						Chalais en 1844, et, en 
						1849, d'une maison à Paris, dans l'ancien couvent des Carmes. À cette époque, 
						Lacordaire exerça également une influence importante sur Jean-Charles Prince et Joseph-Sabin Raymond, 
						deux religieux canadiens qui sont à l'origine de 
						l'arrivée des dominicains au Canada. 
						
						   En 1850, la province dominicaine 
						de France fut officiellement rétablie, sous la direction 
						du Père Henri-Dominique Lacordaire, élu supérieur 
						provincial. Il se heurta rapidement au père Alexandre Vincent Jandel, 
						l'un de ses premiers compagnons. En effet, en 1850, 
						Alexandre Jandel fut nommé vicaire général de l'Ordre 
						par le pape Pie IX, admiratif du 
						dynamisme et de la rigueur des dominicains français. 
						Jandel était favorable à une interprétation sévère des 
						constitutions dominicaines médiévales et s'opposa à la 
						vision plus libérale de Lacordaire. Le conflit éclata en 
						1852, à propos de l'horaire des matines, l'office de 
						nuit, dans les couvents, et d'une manière générale, sur 
						le confort et les dispenses à accorder aux frères. En 
						effet, selon Lacordaire, qui s'appliquait par ailleurs à 
						lui-même une discipline extrêmement sévère, la vie 
						monastique devait être subordonnée au devoir de 
						prédication et d'enseignement, et ne devait pas 
						contraindre la liberté des frères dominicains. En 1855, 
						le pape affirma publiquement son soutien à Jandel en le nommant 
						maître général de 
						l'ordre dominicain, tandis que Lacordaire, retiré alors 
						de l'administration de la province de France, fut réélu 
						à sa tête en 1858 
						  
						
						  La fin de la vie du père 
						Lacordaire fut assombrie par ces controverses, et par 
						les déceptions de la vie politique. En effet, depuis 
						longtemps hostile à la monarchie de Juillet, 
						il soutint avec enthousiasme la 
						révolution française de 1848, 
						se rallia au 						régime républicain, et 
						lança avec 
						Frédéric Ozanam et l'abbé 
						Maret un nouveau journal, 
					    l'Ère nouvelle, 
						dont les objectifs étaient « de rassurer les catholiques 
						et de les aider à l'acceptation du régime nouveau […], 
						d'obtenir pour l'Église des libertés nécessaires qui lui 
						étaient obstinément refusées depuis cinquante ans, enfin 
						un acheminement à une meilleure distribution des 
						éléments sociaux, en arrachant à une classe trop 
						prépondérante la domination exclusive des intérêts, des 
						idées et des mœurs. »[3]. 
						Ce programme mêlait le 
						catholicisme libéral traditionnel (défense de la liberté de conscience et 
						d'enseignement), et le catholicisme social défendu par Frédéric Ozanam. 
						
						  Après une campagne électorale 
						tumultueuse, Lacordaire fut élu député de l'Assemblée 
						nationale constituante par l'électorat de Marseille. Favorable à 
						la République, il siégea à l'extrême gauche de 
						l'Assemblée, mais démissionna très vite - le 17 mai 1848 - suite aux 
						émeutes ouvrières, à l'invasion de l'Assemblée nationale 
						par les manifestants, le 15 mai, et à la répression qui 
						suivit. Il expliqua ainsi son comportement : 
											
												
												   « J'estimai dans la révolution 
												de 1848 un acte de haute 
												justice. […] Je pensai que 
												l'essai de la forme républicaine 
												était possible en France dans 
												des conditions meilleures qu'en 
												1792. J'acceptai sincèrement cet 
												essai. […] Ce fut dans cette 
												même pensée que j'entrai à 
												l'Assemblée nationale, et que je 
												m'assis à l'extrême gauche, 
											 
											
											  
											afin de 
											donner immédiatement un signe de mon 
											adhésion au genre de gouvernement 
											que la force des choses venait 
											d'imposer à la France. […] Le 15 mai 
											ébranla jusqu'au fond mes 
											espérances. Il m'a révélé des 
											projets et des passions qui devaient 
											infailliblement aboutir à la guerre 
											civile, à une lutte profonde, 
											inévitable, acharnée, où l'extrême 
											gauche jouerait un rôle dont je ne 
											voulais pour rien au monde prendre 
											la responsabilité. […] Les partis 
											monarchiques relevaient la tête ; je 
											ne voulais pas les servir, je ne le 
											pouvais pas sans compromettre la 
											religion. J'aimai mieux me 
											retirer. »[4] 
											
											
											
											  
											
												
													
														
															
															  
															   Déçu par le 
															régime républicain, 
															et en désaccord avec 
															les options de plus 
															en plus sociales 
															choisies par  l'Ère Nouvelle, 
															il quitta la 
															direction du journal 
															le 2 septembre, tout 
															en continuant à le 
															soutenir.  
													 
												 
											 
											
												
													
														
															
															  
															  
															
															Lacordaire se montra 
															plutôt favorable à 
															la 
															
															révolution italienne 
															de 1848, 
															au prix même de 
															l'invasion des  États pontificaux, 
															(« Nous ne devons 
															point trop nous 
															alarmer de la chute 
															possible de Pie IX »[5], 
															écrit-il alors à 
															Montalembert). Il 
															montra peu 
															d'enthousiasme à 
															l'égard de la loi Falloux, 
															votée le 
															
															15 mars
															
															1850, 
															œuvre de son  
													 
												 
											 
											
											  
											ami											
											Montalembert, 
											qui établissait la 
											liberté de 
											l'enseignement secondaire, qu'il jugeait  
											insuffisante, et 
												
													
														
															
															  
															  
															qui avait été 
															soutenue par 
															l'évêque d'Orléans, 
															
															Félix Dupanloup, 
															à qui l'opposait une 
															longue inimitié.  
													 
												 
											 
											
											  
											Opposé à 
											l'élection de 
											Louis-Napoléon 
											Bonaparte, Lacordaire 
											condamna sans réserve le 
											coup d'État du 
											2 décembre 1851, qui lui 
											semblait une atteinte insupportable 
											à la liberté, et à toutes les 
											valeurs qu'il défendait, au nom de 
											l'ordre. Il choisit alors de se 
											retirer de la vie publique, comme il 
											l'expliqua en 1861 : 
											
											   « Je compris 
											que dans ma pensée, dans mon 
											langage, dans mon passé, dans ce 
											qu'il me restait d'avenir, j'étais 
											aussi une liberté et que mon heure 
											était venue de disparaître avec les 
											autres. Beaucoup de catholiques 
											suivirent une autre ligne et, se 
											séparant de tout ce qu'ils avaient 
											dit et fait, se jetèrent avec ardeur 
											au-devant du pouvoir absolu. Ce 
											schisme que je ne veux point appeler 
											ici une apostasie a toujours été 
											pour moi un grand mystère et une 
											grande douleur. »[6] 
											
												
													
														
															
															  
															  
															Il se consacra 
															jusqu'à sa mort à 
															l'éducation de la 
															jeunesse, dans le 
															cadre nouveau offert 
															par la loi Falloux, 
															acceptant en juillet 
															1852 la direction 
															d'un collègeà															
															Oullins, 
															près de Lyon, 
															puis celle de 
															l'école de 
															
															Soréze, 
															dans le Tarn en 
															1854.  
													 
												 
											 
											
												
													
														
															
															
															
															Enfin, le															
															2 février 1860, il 
															fut élu par 21 voix 
															membre de l'Académie 
															française, 
															au fauteuil 18, en 
															remplacement du 
															comte Alexis de 
															Tocqueville, 
															dont il prononça 
															l'éloge. Encouragé 
															par les opposants au 
															régime impérial, 
															parrainé par 
															Montalembert et 
															Berryer, reçu par Guizot, 
															il accepta alors de 
															ne pas évoquer la politique italienne controversée de 
															
															Napoléon III. 
															La réception de 
															Lacordaire à 
															l'Académie fut un 
															véritable événement 
															politique et 
														mondain. 														  
													 
												 
											 
		 		 
			
				
					
						
							
								
									
										
										  
										Il se consacra 
										jusqu'à sa mort à l'éducation de la 
										jeunesse, dans le cadre nouveau offert 
										par la loi Falloux, acceptant en juillet 
										1852 la direction d'un collègeà										
										Oullins, 
										près de Lyon, 
										puis celle de l'école de 
										Soréze, 
										dans le Tarn en 
										1854.  
								 
							 
						 
						
							
								
									
										
										
										Enfin, le										
										2 février 1860, 
										il fut élu par 21 voix membre de l'Académie 
										française, au fauteuil 18, en 
										remplacement du comte Alexis de 
										Tocqueville, dont il prononça 
										l'éloge. Encouragé par les opposants au 
										régime impérial, parrainé par 
										Montalembert et Berryer, reçu par Guizot, 
										il accepta alors de ne pas évoquer la politique 
										italienne controversée de 
										Napoléon III. 
										La réception de Lacordaire à l'Académie 
										fut un véritable événement politique et 
										mondain.   
								 
							 
						 
						
						  
						
						     Malgré 
						les opinions politiques du nouvel académicien,    
				 
			 
		 
		
		elle eut lieu en la présence de l'impératrice 
		Eugénie et de la princesse Mathilde. Lacordaire ne 
		siégea qu'une fois à l'Académie, et mourut le 
		21 novembre
		1861 à Soréze, où il fut inhumé. 
		
			
				
					
						
						     
						Au 
						XIXe siècle, 
						Lacordaire fut surtout apprécié de ses contemporains 
						pour ses qualités de prédicateur. En effet, à travers 
						ses conférences à Stanislas puis à Notre-Dame de Paris 
						et à Toulouse, ses éloges funèbres de 
						Daniel O'Connell ou du 						général Drouot, il se 
						livra à un profond renouvellement du genre sclérosé de 
						l'éloquence sacrée, dans la lignée du romantisme catholique 
						de Chateaubriand ou de Lamennais.  
     Dans les Conférences, le but d'Henri Lacordaire était 
						avant tout de faire une apologie du christianisme, « une 
						apparition de la vérité dans les âmes tourmentées », et 
						pas un exposé
						théologique abstrait. À 
						propos des Conférences de Notre-Dame, il déclara ainsi :  
				 
			 
		 
		
		  « Il me sembla qu'il ne fallait partir ni de la 
		métaphysique, ni de l'histoire, mais prendre pied sur le sol même de la 
		réalité vivante et y chercher les traces de Dieu. »[7] Pour démontrer la crédibilité des doctrines catholiques, Lacordaire 
		avait donc recours à de nombreuses références extérieures au dogme, tirées de l'histoire, de la 
		psychologie, de la philosophie, de la poésie et la littérature, 
		reprenant ainsi les références idéologiques et intellectuelles de son 
		auditoire, la jeunesse catholique romantique. 
		
			
				
					
						
						  En outre, il prononçait ses 
						discours avec expressivité et un enthousiasme 
						communicatif (voire avec exaltation), insistant sur les 
						notions qui le passionnaient ainsi que son public, 
						celles de liberté, de patriotisme, de don de 
						soi et de sens du sacrifice. À la 
						lecture, le style d'Henri Lacordaire, destiné à une 
						expression orale dans un contexte bien particulier peut 
						donc aujourd'hui sembler confus, plein d'emphase, et le 
						contenu manquer de fond théologique. C'est pourquoi, 
						plus que ses qualités d'orateur, ce sont ses intuitions 
						sur la compatibilité entre catholicisme, libéralisme et 
						démocratie, qui rendent cet homme et son parcours 
						intellectuel et politique particulièrement remarquables. 
						
							
								
									
										
										  
										      Selon son ami 
										l'abbé
										Henri Perreyve, 
										« passionné de la justice, de la 
										liberté, du progrès des hommes et ne 
										séparant pas de ces grandes causes la 
										cause de Dieu et de son Église »[8], 
										Henri Lacordaire ne dissociait pas une 
										foi catholique profonde et la croyance 
										dans le progrès et la liberté humaine 
										(selon lui,« c’est l’Évangile qui a fondé la liberté dans le monde, 
										qui a déclaré les hommes égaux devant 
										Dieu, qui a prêché les idées et les 
										œuvres de fraternité. »). Cet amour de 
										la liberté  
								 
							 
						 
					 
				 
			 
		 
		
			
				
					
						
						  antérieur chez lui à sa foi 
						catholique, allait de pair avec une grande tendresse 
						pour les hommes de son temps, du 
						  
						XIXe siècle : 
						proclamant « la nécessité d'estimer son siècle »[9], 
						il se distinguait donc de nombreux auteurs catholiques 
						romantiques qui le rejetaient pour exalter avec 
						nostalgie un passé mythique. 
						  
						
						  Issu de la bourgeoisie 
						révolutionnaire (fils d'un médecin militaire, petit-fils 
						d'un avocat), il en partageait en effet de nombreux 
						idéaux, et notamment la foi dans la modernité et le 
						progrès, ainsi qu'une 
						vision globalement positive de la geste révolutionnaire. 
						Contrairement aux notables de son siècle, Henri 
						Lacordaire considérait, sous certaines conditions et 
						tout en réprouvant la violence physique, que de 
						l'insurrection populaire pouvait sortir l'amélioration 
						de la condition humaine. Face au comte de Montalembert, 
						aristocrate libéral, son ami, Lacordaire, sans être pour 
						autant républicain de conviction, montrait des idées 
						politiques avancées, très choquantes pour la grande 
						bourgeoisie catholique française qu'il côtoyait. 
						   
				 
			 
		 
		
			
				
					
						
						  Ces convictions expliquent pour 
						une large part son attitude controversée pendant la 
						révolution de 1848. 
						Elle provoqua, de manière temporaire, l'incompréhension 
						et le rejet de Lacordaire par ses amis les plus proches 
						eux-mêmes (Montalembert, Madame Swetchine), et 
						l'embarras de la plupart de ses biographes jusqu'au 
						milieu du 
						XXe siècle. 
						Face à cette réprobation générale, il affirma alors 
						« croire que l'avènement de la société moderne était 
						voulu de Dieu » et justifia les aspirations 
						démocratiques de ses 
						contemporains : « Quel danger y a-t-il à ce que quelques 
						catholiques penchent un peu vivement vers la forme 
						démocratique ? Qui sait si ce n'est pas là l'avenir de 
						l'Europe ? »[10]   
						 
						  Paradoxalement, la réputation 
						sulfureuse d'Henri Lacordaire lui ouvrit finalement les 
						portes de l'Académie française. Sa candidature fut en 
						effet soutenue par les opposants au régime impérial, 
						tant les libéraux (Montalembert, Berryer, Barante, Guizot, Falloux, Lamartine…) que les 
						cléricaux, comme Thiers ou Dupanloup, qui lui 
						reprochaient cependant pour certains des idées trop 
						« piémontistes ». 
						
							
								
									
										
										  
										L'année 1839 aura 
										été décisive dans la vie de LACORDAIRE, 
										car parallèlement à son Mémoire pour le 
										rétablissement en France de l'Ordre des 
										Frères Prêcheurs et à sa prise d'habit 
										chez les Dominicains (9 avril), il fonde 
										le 21 juillet au Couvent de La Quercia 
										avec des pensionnaires de la Villa 
										Médicis "Prix de Rome" dont le musicien Charles Gounod, 
										la Confrérie de Saint-Jean. Ainsi 
										commence-t-il la rédaction de sa 
										déclaration : « Des artistes français, 
										touchés du spectacle que présente le 
										monde, ont désiré contribuer à sa 
										régénération par l'emploi chrétien de 
										l'art. »[11], 
										C'est en l'église Notre-Dame des 
										Victoires à Paris, que Henri Lacordaire 
										présidera la messe d'action de grâce 
										pour le premier anniversaire de la 
										Confrérie, le 27 décembre 1840. 
										
										  La Confrérie 
										devient le lundi 15 avril 1872 la 
										Société de Saint-Jean pour 
										l'encouragement de l'art chrétien 
										bientôt reconnue d'Utilité Publique. 
										
										  
										La Société de 
										Saint-Jean pour le développement de 
										l'art chrétien marquera l'histoire de 
										l'art dans l'entre-deux-guerres avec les 
										Ateliers d'Art Sacré, fondés et dirigés 
										par Maurice Denis et 
										George 
										Desvallières, dont Henri de Maistre prendra la succession, avec pour 
										aumônier Jacques Debout, 
										écrivain et lui-même engagé pour le 
										renouvellement de l'art chrétien dans sa 
										Revue "Les Cahiers catholiques".  
								 
							 
						 
						 						 
						           
						 Citations 
		
			
				
					
						
							- 
							
							  « Entre le fort et le faible, 
							entre le riche et le pauvre, entre le maître et le 
							serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi 
							qui affranchit », 52e Conférence de Notre-Dame, 1848.   
							- 
							
							  « La liberté n'est possible 
							que dans un pays où le droit l'emporte sur les 
							passions. »   
							- 
							
							  « Être libre, c'est se 
							posséder soi-même. »   
							- 
							
							  « Joindre ses mains, c'est 
							bien mais les ouvrir, c'est mieux. »    
							- 
							
							  « Partout où l'homme veut se 
							vendre, il trouve des acheteurs. »   
							- 
							
							  « Tout ce qui s'est fait de 
							grand dans le monde, s'est fait au cri du devoir ; 
							tout ce qui s'y est fait de misérable s'est fait au 
							nom de l'intérêt. »   
							- 
							
							  « L'histoire, ce riche trésor 
							des déshonneurs de l'homme. »   
							- 
							
							  « Le peuple juif a été 
							l'historien, le jurisconsulte, le sage, le poète de 
							l'humanité », 41e Conférence de Notre-Dame, 1846.   
							- 
							
							  « Il faut savoir beaucoup 
							pardonner quand on gouverne les hommes. »    
							- 
							
							  « L'égoïsme consiste à faire 
							son bonheur du malheur de tous », 50e Conférence de Notre-Dame, 1848.   
							- 
							
							  « L'injustice appelle 
							l'injustice ; la violence engendre la violence. »
							    
							- 
							
							  « Le bonheur est la vocation 
							de l'homme », 50e Conférence de Notre-Dame, 1848.   
						 
					 
				 
			 
		 
						 						  
				 
			 
		 
		
		Notes 
		
			
				
					
						
							
								- 
								
								
								
								
								↑ Lettre à Charles de Montalembert, 4 octobre 
								1838.    
							  - 
								
								  
								  
								  ↑ Lettre à Madame Swetchine, 28 novembre 1840.   
							   
							  - 
								
								  
								  
								  ↑ 
								Henri Lacordaire, Frédéric Ozanam, in
								Œuvres complètes, t. IX, Poussielgue, 
								Paris, 1872.   
							   
							  - 
								
								  
								  
								  ↑ Lettre d'Henri Lacordaire à Henri Maret, 21 
								septembre 1848.  
							   
							  - 
								
								  
								  
								  ↑ Lettre à Charles de Montalembert, 19 janvier 
								1848.  
							   
							  - 
								
								  
								  
								  ↑ 
								Henri Lacordaire, Testament du Père 
								Lacordaire, éd. par Charles de Montalembert, 
								Charles Douniol, Paris, 1870, p. 150.   
							   
							  - 
								
								  
								  
								  ↑ 
								73e Conférence de 
								Notre-Dame, 1851.  
							   
							  - 
								
								  
								  
								  ↑ Lettre d'Henri Perreyve à Charles de 
								Montalembert, 22 novembre 1861.  
							   
							  - 
								
								  
								  
								  ↑ Lettre à Charles de Montalembert, 21 décembre 
								1839.  
							   
							  - 
								
								  
								  
								  ↑ Lettres à Charles de Montalembert, 17 février 
								1848 et 7 novembre 1848.  
							   
							  - 
								
								
								↑ Déclaration, 21 juillet 1839. 
							   
							 
						 
					 
				 
			 
		 
		
			
				
					
						
						  Pour l'étude de la correspondance de 
						Lacordaire avant 1840, l'outil de base est : 
						
							- 
							
							  Correspondance : répertoire. 
							Tome I, 1816-1839 ; établi par Guy Bedouelle et 
							Christoph-Alois Martin, éd. du Cerf, Paris ; éd. 
							universitaires, Fribourg, 2001. (ISBN 
							2-204-06926-4) ;
							(ISBN 
							2-8271-0835-6)
						        
						 
						
						  Les références suivantes permettent 
						d'avoir accès en partie à la correspondance de 
						Lacordaire postérieure à 1840 : 
						
							- 
							
							  
							  Correspondance du R. P. 
							Lacordaire et de Mme Swetchine, publiée par le Cte de Falloux, 
							Didier, Paris, 1864.   
							- 
							
							  
							  Lacordaire, Montalembert : 
							Correspondance inédite : 1830-1861 ; 
							textes réunis, classés et annotés par Louis Le 
							Guillou ; révision du texte et des notes par André 
							Duval ; préf. de José Cabanis, éd. du Cerf, Paris, 
							1989 (ISBN 
							2-204-02899-1)
							  
					   
					 
				 
			 
		 
		
		  Conférences, écrits 
		    religieux et polémiques 
		
		  
            
              La plupart des écrits de Lacordaire 
		              sont présents dans ses œuvres complètes, éditées en 
            1872, consultables en ligne sur Gallica. 
		  
		    - 
		      
		        Sainte Marie-Madeleine, 
	            éd. du Cerf, Paris, 2005. 
	            (ISBN 
            2-204-07894-8)   
	          - 
	            
	              
	              Le Testament du P. Lacordaire 
			                publié par le comte de Montalembert, 
              C. Douniol, Paris, 1870.   
	          - 
                
                Œuvres du R. P. Henri-Dominique 
			                Lacordaire, Poussielgue 
              frères, Paris, 1872. - 9 vol. 
 
             
		  
		    Comprend : 							Vie de saint Dominique. ; II.  Conférences de Notre-Dame de Paris. T. I.
		      							Années 1835, 1836, 1843 ; III. Conférences de 
		        Notre-Dame de Paris. T. II.
		        							Années 1844, 1845 ; IV. Conférences de 
		          Notre-Dame de Paris. T. III.
		          							Années 1846, 1848 ; V. Conférences de 
		            Notre-Dame de Paris. T. IV.
		            							Années 1849, 1850 ; VI. Conférences de 
		              Notre-Dame de Paris et Conférences de Toulouse. 
		              T. V.
		              							  Années 1851, 1854 ; VII. 			              Œuvres philosophiques et politiques ; VIII. 						  Notices et panégyriques ; IX. Mélanges. 
	       
		 
		
		  
		    Bibliographie indicative 		
		
		  
		    
		      
		        
		          - 
		            
		                
	                      
	                      (en) 
                          Peter M. Batts, Henri-Dominique Lacordaire's 
		                          re-establishment of the Dominican Order in 
		                          nineteenth-century France, E. Mellen, 2004
		                          (ISBN 
		                          0-7734-6393-3) ;   
				    - 
				      
				          
				            
			                (en) Peter M. Batts, "Jean-Baptiste Henri Lacordaire." 
			                in New Catholic Encyclopedia, 2003.
                              
				    - 
				      
				          Guy Bedouelle (dir.),  Lacordaire, son pays, ses amis et la liberté des 
							          ordres religieux, éd. du Cerf, Paris, 1991 (ISBN 
	              2-204-04259-5) ;   
				   
				  
				      - 
				        
				            Bernard Bonvin,  Lacordaire-Jandel : la restauration de l'Ordre 
						            dominicain en France après la Révolution, écartelée 
						            entre deux visions du monde, éd. du Cerf, Paris, 
						            1989 (ISBN 
	                2-204-04042-8) ;   
					  - 
					    
					        Marie-Odile Munier (dir.), 
				            Lacordaire et quelques autres, religion et politique, 
							          Presses de l'Université des sciences sociales de 
							          Toulouse, Toulouse, 2003 
						              (ISBN 
		                2-909628-88-4). 
				     
					  - 
					    
				        Sources «Wikipedia» 
				     
	             
		          RETOUR LE PERE LACORDAIRE A SOREZE 
		          
	           
			     
		     
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